La majorité des SCPI semblent bien gérer la crise et continuent à la traverser sans lésions profondes. En effet, elles ont survécu au premier confinement ainsi qu’à la récession économique qui en résulte. Face à la résurgence de la seconde vague en France, le gouvernement a décidé de reconfiner l’ensemble de la population, entraînant à nouveau le gel de la majorité des activités. L’impact de ces mesures sanitaires sera pourtant moindre par rapport au premier confinement, les SCPI étant davantage mieux préparées, bien qu’étant résilientes à l’origine.
Un patrimoine de qualité et diversifié
Déjà moins volatiles de nature, les SCPI se distinguent par leur patrimoine de qualité ainsi que par la solidité financière des entreprises locataires. Les immeubles sont avant tout sélectionnés suivant des critères rigoureux afin de les fidéliser, et par conséquent, limiter les turnovers et les vacances locatives. Quant aux locataires, ils sont sélectionnés en considération de leurs chiffres d’affaires ainsi que de leur solvabilité et leur capacité à rembourser leurs dettes.
Ainsi, les loyers ont pu être collectés suivant l’échéancier initial pour la majorité des entreprises, sauf, pour certaines TPE qui sont les plus vulnérables du point de vue financier. Or, ces dernières ne composent qu’une infime partie du patrimoine des SCPI, n’ayant pas provoqué de déséquilibre sur les recettes locatives de ces dernières. Par ailleurs, les baux signés avec la majorité de ces entreprises sont des baux longs.
En ce qui concerne la diversification, qui fait la force de ces actifs pierre-papier, elle concerne les secteurs d’activité dans lesquelles les entreprises locataires exercent, et par conséquent, le type d’immobilier du patrimoine. Les SCPI professionnelles regroupent ainsi des immeubles de bureaux, tout comme ceux exploités dans le domaine de la santé et de l’éducation, ou encore dans le secteur du commerce, de la logistique, de l’hôtellerie, etc. L’impact de la crise est inégal pour tous ces locataires : si certains ont connu davantage de lésions, d’autres ont su tirer profit de la conjoncture, avec l’opportunité de développer leur activité. Le patrimoine immobilier des biens à usage de logement quant à lui est demeuré à l’abri des secousses de la crise.
Des aides de l’État
Notons aussi que des aides publiques ont été déployées au moment de la tentative de relance économique afin de soutenir les entreprises les plus touchées. Cela en fonction de leur secteur d’activité et des pertes enregistrées par exemple. Une subvention de 80% de la perte en termes de chiffres d’affaires sera versée aux entreprises éligibles, en tenant compte du plafonnement de 10 000 euros. Il s’agit du fonds de solidarité pour les entreprises. Afin d’y être éligibles, elles doivent œuvrer dans les secteurs S1bis et devront avoir enregistré une perte de 80% et plus. Les indépendants et les entrepreneurs ont aussi droit à cette aide. Toujours est-il que le montant débloqué est fonction du mois (octobre, novembre ou décembre), de même que suivant d’autres paramètres.
Les sociétés de gestion accompagnent leurs locataires
De leur côté, les sociétés de gestion suivent avec attention l’évolution de la situation des entreprises locataires face à la conjoncture. Elles interviennent afin de proposer une révision de leur échéancier, au besoin. La gestion s’adapte par rapport au contexte, avec notamment la mise en place de mesures plus souples et en adéquation avec la solvabilité des locataires. Ces mesures sont donc totalement personnalisées pour ces derniers. Les mesures d’accompagnement sont ciblées suivant certains critères. Dans les cas les plus sévères, une annulation des loyers est prévue par les sociétés de gestion, en particulier ceux des TPE les plus touchées. Ces mesures figurent d’ailleurs parmi celles recommandées par l’Autorité des marchés financiers.